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Elles sont encore seize, silhouettes d’acier et de béton, à cracher leur fumée dans l’est et le sud de l’Australie. Dans les quinze ans qui viennent, ces centrales à charbon auront toutes fermé leurs portes. Pour les remplacer et décarboner son mix électrique, la majorité travailliste a investi, depuis son arrivée au pouvoir en mai 2022, dans les énergies renouvelables. Mais à l’approche des élections législatives prévues au premier semestre 2025, l’opposition conservatrice veut convaincre les électeurs de prendre le virage du nucléaire.
Peter Dutton, leader de la coalition politique de droite, a défendu sa proposition, lundi 23 septembre, lors d’un discours très attendu. « Vous ne pouvez pas faire fonctionner une économie à plein temps avec une énergie intermittente et peu fiable. Si nos objectifs nationaux sont d’obtenir une énergie moins coûteuse, plus propre et constante, alors l’Australie doit rejoindre le nombre croissant des nations dotées de l’énergie nucléaire », a plaidé l’ancien ministre de l’intérieur et de la défense.
Pour l’Australie, qui a formellement interdit en 1998 la production d’énergie nucléaire sur son territoire, ce serait une véritable révolution. Bien que possédant les plus grandes réserves d’uranium au monde, l’île-continent est l’un des rares pays industrialisés sans nucléaire civil. La méfiance de l’opinion publique, alimentée par les essais menés par le Royaume-Uni sur son sol entre 1952 et 1963, a longtemps pesé sur les débats. Mais depuis le début des années 2000, l’avis des Australiens, confrontés à la crise climatique et à la nécessité de réduire l’utilisation des énergies fossiles, a évolué. Un sondage publié par le Lowy Institute en juin, montre que 61 % d’entre eux soutiennent désormais « en partie » ou « fortement » l’utilisation du nucléaire pour produire de l’électricité.
Afin de respecter l’engagement de Canberra d’atteindre la neutralité carbone en 2050, les conservateurs promettent de construire sept centrales nucléaires en lieu et place de certaines centrales à charbon en fin de vie et de les raccorder au réseau existant. Leur plan, dont la mise en œuvre comme les coûts restent peu détaillés, prévoit une transition énergétique en deux étapes. D’ici à 2037, deux premières unités – soit des petits réacteurs modulaires (SMR), soit des centrales plus grandes et modernes telles que l’AP-1000 ou l’APR-1400 – devraient voir le jour. D’ici le milieu du siècle, l’ensemble des centrales, appartenant à l’Etat, devraient être opérationnelles.
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